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TAKE A BREATH
26 août 2015

AUCUN EXPRESS NE M'EMMENERA

Ce mercredi lever à 6 heures. N’ayant pas dormi, sujets variés avariés dans la tête, la mise en train est pour le moins semouleuse ou coltardesque. Cela tombe mal, car nous avons à jongler avec les transports pour rejoindre les contreforts des Alpes japonaises.  

15 mn à pied avec les sacs, trop compliqué de commander un taxi, de lui expliquer où nous logeons et au final de stresser de ne pas le voir arriver. 6h58 train pour Kyoto, beaucoup de monde dans le train, les Japonais démarrent tôt. Nous sommes des pros des files d'attente sur le quai et des symboles indiquant leurs emplacements face à chaque wagon.  7h42 correspondance du Shinkansen HICKARY 510 pour Nagoya, cela nous laisse 15 mn pour prendre un petit déjeuner à la gare de Kyoto. 9h Limited Express SHIMANO 5 à destination de Nakatsugawa, jonction en bus pour Magome 10h15. Un chat se fait écraser sur un passage clouté en face la gare. Le voir agoniser 5 minutes. Maël touché et moi les larmes aux yeux, hypersensibilité…la fatigue, « merde le chaton… » . Les voitures évitent le cadavre du félin jusqu’à ce qu’un homme vienne le mettre dans un sac plastique. Pas terrible comme entrée en matière. 10h45 se retrouver à remonter la rue principale de Magome  sur 350 m précisément en tirant le sac à roulettes qui pèse des tonnes et suant, si ce n’est du sang, des litres d’eau afin de profiter du service de livraison de bagages entre les deux anciens relais de poste, celui de Magome et celui de Tsumago où nous dormirons ce soir. Ils sont séparés de 8 km et nous voulons (Je veux) les faire à pieds en suivant la Nakasendo, une des 5 routes de l’ère Edo. Ces routes reliaient Tokyo à Kyoto. Les deux villages sont parfaitement préservés au cœur de de la vallée de Kiso-Fukushima, en remontant vers Nagano. Cependant, quelle idée que celle de mettre en place un dispositif pour permettre aux touristes de randonner léger, pour les achever par une montée digne du Golgotha…mes stigmates me grattent.
A mi-chemin de la montée, 5 « guerriers » Super Sentai sortent d’une échoppe vendant des glaces, une équipe TV sur les talons. Les séries super sentai (Escadron de combat) sont des séries pour enfants. En Europe on connaît les Power Rangers. Dans le cas présent on a 5 jeunes en costume,  glaces à la main. Le leader « rouge » repère mon blondinet. Un type de la production fonce sur moi « Tokai TV, on peut filmer ? » « Pas de problème ». Et là je me marre, car mon fils qui refuse habituellement de se
laisser prendre en photos est tout sourire et entame, le mot est un peu exagéré, une discussion avec l’acteur « qui essaye de se remémorer son anglais du collège », tout ça sous l’œil de deux cadreurs, d’un perchiste, de 2 assistants de production. « Rouge » veut convaincre Maël d’accepter sa glace déjà toute léchouillée et à moitié fondue. Maël est prêt à tout pour compléter son immersion dans la culture japonaise mais là, comment dire, ben non… Nous déposons le sac à l’office de tourisme avec nos deux parapluies, point qui a son importance comme nous le verrons plus bas.

Si dans le train entre Nagoya et Nakutsgawa « Charming-Blondie» (= Maël, il faut bien qu’il assume sa capillarité, cet enfant) nourrissait quelque espoir au regard de la pluie qui s’écrasait sur les vitres, situation météorologique qui eut pu m’arrêter dans ma volonté de marcher, le soleil perce désormais entre les nuages. Nous avançons sur le chemin en faisant sonner les cloches régulièrement réparties afin de tenir à distance les ours et autres bêêêêtes sauvages. Le chemin est facile si ce n’est la chaleur et surtout les 70% d’humidité dans l’air qui nous trempe plus sûrement que n’importe quelle pluie. Mais puisque qu’on en parle, la voilà la pluie qui nous tombe dessus juste après le col du Magome-Toge, d’abord gentillette, sans en avoir l’air, façon perverse « tu penses toujours que tu vas t’en tirer … plus que 45 mn de marche, est ce que cela va le faire ? ».

Perdu ! Maintenant cela tombe dru, et ils sont où les parapluies ? En sûreté, avec le sac à Magome, livraison Tsumago à 13h...

Nous nous abritons dans un bûcher près de la route, à chaque véhicule nous espérons qu’un Japonais secourable acceptera de se faire ruiner sa Toyota Hybride par deux occidentaux exhalant odeur de sueur et vapeur d’eau. Ils doivent avoir peur du court-circuit, personne ne s’arrête.

Tiens ne serait ce point 3 touristes japonais avec des parapluies ? on se les fait avec « gogo coup de poing américain façon Lieutenant Dirty Gadget » pour leur piquer ou on se tient à carreau ?

Nous finissons par arriver, nous engouffrons dans un restaurant de nouilles « brunes », Maël se trompe et prend un plat froid alors qu’un bol fumant de soupe arrive devant moi. Esprit de sacrifice de son géniteur, nous échangeons. Le repas se termine par de succulentes brochettes de Gohei-mochi, des boulettes de riz agglutinées sur un bâtonnet et arrosées de sauce sésame et noix. J’ai déjà mangé cela à Hoi-An, au Vietnam, avec une sauce aux arachides à la place des noix.

Le Ryokan Fujioto est traditionnel, petite chambre de 4 tatamis par 3, cloisons de bois et de papier. Les portes sont coulissantes, certains hôtes ouvrent même les cloisons entre deux chambres. Dans la chambre une table basse et deux coussins. Maël s’inquiète : « on dort où ? » Les futons seront installés par le personnel pendant le repas, pas de panique.

Nous allons nous laver et prendre un bain dans la baignoire en cyprès typique de ce genre d’établissement, en Kata pour moi, tendu à l’idée que la ceinture glisse dévoilant mon corps d’athlète en passant devant la réception, en short et t-shirt pour Maël « tu m’obligeras pas à mettre ce truc ».

On se lave assis sur un tabouret et une fois tout nickel, sou neuf, clean, safe, désinfecté, récuré, briqué partout dont là et là, voir figure 6, on se plonge dans le bain brûlant. Et bien «Pépère » (toujours Maël pour les intimes) il n’a plus un poil, tout comme un poulet que l’on plume avant de le faire cuire. Il a trouvé cela très très chaud et n’a pas aimé quand j’ai sifflé pour signifier qu’il était à point. Ceci étant vu qu’il n’a pas de graisse, pas sûr que sa viande soit goûteuse. Que du nerf.

Nous allons faire un tour dans le village , c’est vraiment magnifique, l’architecture, les constructions en bois, mais nous sommes crevés. Maël rentre au Ryokan.

Je continue, passe devant un café d’où s’échappe « Waltz for Ruth » de Charlie Haden et Pat Metheny, mon morceau préféré , celui que je peux écouter en boucle ad vitam. Je m’assoie sur un banc près du café et écoute l’album complet jouer, « Beyond the Missouri Sky ». C’est calme, paisible, la lumière descend. Je suis bien, ici, en Asie. 

Retour à l’hôtel, Mael a tourné une introduction de vidéo, je ne sais plus sur quel sujet. Nous descendons au dîner qui sera excellent et surprenant. Trop long de tout détailler mais entre la truite de la rivière, les sashimis de saumon, les larves d’abeilles, le bœuf de Kobe, les fleurs de cerisiers servies en pickles avec des petits calmars et des champignons, et que dire des des tempuras de la Chef, l’épouse du patron, « Tempura Master !». Maël goûte, apprécie, forcément pas tout, mais il profite. C’était le but.

Demain retour vers Tokyo et nuit au bord de la mer à Kamakura. J'irai revoir le temple et le Bouddha. 

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