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TAKE A BREATH
30 août 2015

LES DOIGTS DANS LA PRISE

Le voyage se termine. Le réveil à l’hôtel New Kamakura confirme l’impression de bizarrerie de la veille : le seul employé que nous verrons est celui de la baraque décatie du parking payant.

Petit déjeuner dans un bistrot derrière les voies tenu par deux japonais soignés d’une cinquantaine d’années. Encore une fois la bande son est jazzy. Visite rapide au Big Bouddha du temple Daibastu. Nous avons de la chance car dans quelques mois il sera en réfection pour longtemps, ce qui n’est que normal au regard des 793 ans d’âge de cette magnétique statue de bronze. J’aime bien les grands bouddhas. Je ne crois en rien, mais le calme et la sérénité exhalée par ces représentations valent bien la douleur de Jésus Christus affichée dans les églises et, jusqu’à il n’y a pas si longtemps, dans les chambres à coucher de notre vieille Gaulle. Toutes ces générations qui ont fait l’amour sous le regard d’un Galiléen en train de mourir en croix ne cesse de m’interpeller. Donc à tout prendre je préfère largement le Daibatsu ou le grand Bouddha couché de Phan Thiet au Vietnam.

Retour à Tokyo et à notre petit hôtel famillial de Shinamachi.

Dans le métro des T shirts bleus à la gloire de la tournée des J SOUL BROTHERS , Live Tour Blue Planet 2015, portés au 2/3 par des midinettes jeunes et moins jeunes. Il y a un concert ce soir au Seibu Prince Dome, un stade de baseball de la banlieue de Tokyo qui peut accueillir … 35 000 spectateurs !. Le soir à l’hôtel nous irons surfer sur Internet afin de découvrir quel est l’objet de cet engouement. C’est très pop, très sirupeux et très boys-band.
Maël me fait découvrir BABY METAL, un groupe mixant Metal et J-Pop avec trois chanteuses-danseuses lolitas-gothiques. C’est du Kawai-Metal (Littéralement Métal-Mignon)… excellent.

L’après midi c’est la course. Maël a trouvé une adresse de magasin près de la gare d’Ueno, apparemment bien achalandé dans les figurines d’ «  Anime » , les séries japonaises qui le passionnent. Le plan s’avérera « moisi », c’est plus un Toys’R Us qu’une boutique spécialisée. Déjeuner sur le pouce, nous fonçons à Akihabara. Il trouve ce qu’il cherche et se débrouille avec les vendeurs pendant que je prends l’air de Tokyo sur le trottoir. Il me racontera avoir discuté avec un vendeur des séries qui étaient populaires en France. Je suis content qu’il se débrouille comme cela en anglais.

Nous continuons notre balade en repassant à Harajuku, remontant Omote Sando, l’avenue la plus chère dans le Monopoly japonais. Ce qui est original c’est qu’à côté des superbes immeubles ostentatoires des marques de luxe françaises ou italiennes sur ce qui sont les Champs Elysées de Tokyo on trouve des étals de fruits et légumes sur le trottoir, tous les commerces vivant en bon intelligence. J’avais souvenir d’un Tokyo capitale où l’immobilier était le plus cher au monde, c’était avant l’éclatement de la bulle. Nico, un des concierges de l’hôtel me dira qu’il payait l’équivalent de 1000 € pour une petite maison individuelle à Shinamachi , à 5 mn de train de Ikebukuro, l’équivalent du loyer de l’appartement parisien de 37m2 que nous avions à la location jusqu’à l’année dernière.

Nous terminons par Shibuya, je veux montrer à Maël l’énergie et le délire de ce quartier à la nuit tombée et chercher un restaurant un peu plus sophistiqué pour ce dernier soir, où nous sommes invités par Christine sa maman. Après être restés à regarder la foule traverser le fameux carrefour, le plus fréquenté du monde, nous nous baladons à la lumière des écrans électriques qui bombardent leurs décibels et leurs pubs sur les torrents de touristes et japonais qui remontent les rues avoisinantes. Impression d’avoir les doigts dans la prise, d’être bourré d’amphétamine, la saturation des images saturées fait perdre toute référence spatiale, on se perd dans le décor et la foule, comme égaré dans les décors du film « Blade Runner », tiré de la nouvelle de Philip K. Dick « Est ce que les Androïdes rêvent de moutons électriques ? ».

Maël n’est pas motivé par le restaurant chic, j’avise une gargote d’où s’échappent des vapeurs aux odeurs engageantes : une machine pour choisir son plat, récupérer le ticket, le donner à la cuisinière derrière le comptoir, s’asseoir à une des 10 places qui l’entourent, attendre 10 minutes ses raviolis et Udon, se brûler la langue, siroter sa bière du soir même si elle n’a pas le même goût dans le voyage que celles du soir des voyages en couple, l’ado mangeant au plus court et n’étant pas du tout dans un tempo contemplatif à table. Maël se brûle deux fois plus la langue et le palais car sont plat est très épicé. Une nouvelle fois mon esprit de sacrifice me coûtera un ulcère à court terme, je récupère sont plat et il finit le mien.

Encore une fois un super restaurant… qui nous revient à 27 € à deux avec deux plats, deux fournées de raviolis, un soda-d’Atlanta et une bière. J’aime bien l’Euro !

Il est 20h17… Je rêverais d’aller boire un dernier verre de Saké ou d’un excellent Whisky japonais dans un bistrot, de passer sous les tissus au dessus des entrées qui signifient qu’ils sont ouverts, pousser une porte au hasard tant il est impossible de deviner ce qui se cache derrière les portes et fenêtres opaques, mais le Geek ne pense plus qu’à rentrer à l’hôtel. 

C’est la fin de ce voyage, 10 jours avec un blondinet geek au Pays du Soleil Levant, 10 jours ensemble et en tête à tête, ce n'était jamais arrivé. J’écris ces lignes de retour en Bretagne. Maël est rentré chez sa maman, s’est reconnecté à ses copains via tous les outils numériques dont il dispose et pour lesquels il a tous les "diplomes". Lors d’un dernier échange dans l’avion il m’a interpellé par le nombre d’éléments qu'il a noté sur la vie au Japon. Je pensais qu’il s’était arrêté à sa sous-culture geekophage, ce n’était nullement le cas. Ce qui l'a particulièrement marqué c'est la politesse, le respect de l'autre, la volonté de fai

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re passer ses congénères et le groupe avant soit même. L'exemple le plus représentatif est la dernière vision attrapée par le hublot alors que l'avion commençait à rouler sur le tarmac de l'aéroport: l'ensemble du personnel aligné, saluant et remerciant les passagers pour leur visite. Intéressant de la part d'un adolescent plutôt

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centré sur lui même (pléonasme).  Nous verrons ce qu’il en fera. Raisonnablement confiant, je suis. 

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